Une troisième vague ?

Intervention au colloque Les féministes de la deuxième vague, Angers, Mai 2010.

Quand j’ai été questionnée à propos du titre du colloque  « Les féministes d’une vague à l’autre », j’ai commencé à m’interroger sur cette représentation de l’histoire du féminisme comme succession de vagues. Je me suis demandée :

D’où elle vient ? Depuis Quand elle s’est imposée ?

Qu’est-ce que cela implique ? Suggère des temps forts et des reflux, des « ressacs »  mais aussi un renouvellement, une régularité, quelque chose d’inéluctable.

Surtout poser la question actuelle : peut-on parler troisième vague ?

Questions que je pose à partir de ma position et de mon expérience

(je ne dirais pas d’historienne du féminisme : je ne suis pas historienne) ; mais de chercheuse féministe ayant l’histoire du féminisme comme objet d’études.

 

Quand je présente l’histoire du féminisme devant un public d’étudiants (ou de non,-spécialistes), je divise mon exposé en trois parties. C’est un moyen commode pour expliciter les cohérences de chacune et les mettre en parallèle (contexte historique, enjeux, sociologie des acteurs/actrices (et psycho), registres argumentatifs et répertoires d’action (spécificités nationales), positionnements politiques (alliances, conflits, compétition), résultats. Mais je suis persuadée que nous ne parlons pas de la même chose, que nous n’avons pas les mêmes définitions, les mêmes coupures temporelles.

 

Exemples :

-Albistur-Armogathe (1977) commencent leur Histoire du féminisme au Moyen-âge, et ne marquent pas de séparation entre deux vagues, un chapitre « le féminisme réformiste 1871-1945, suivi d’un autre « le féminisme contemporain » 1945-1975).

-Karen Offen European Feminism 1700-1950.

-Michelle Perrot part du XVII° siècle avec les Lumières. E.Gubin et al Le siècle des féminismes (les éditions de l’atelier 2004).

-Moi je démarre avec 1789 quand l’égalité devient un principe et que des femmes se révoltent contre leur exclusion des « Droits de l’homme ».

-Certaines mettent le début en 1848 avec Seneca Fall.

En ce qui concerne la fin, les points de vue divergent aussi [1]

 

  1. Thébault et BS (siècle féminismes) « La métaphore des vagues féministes… possède sans doute une vertu vulgarisatrice, mais à condition de la nuancer. Car les vagues, mêmes si elles se succèdent dans le temps ne s’excluent jamais tout à fait».

 

Karen Offen préfère représenter l’histoire du féminisme à l’aide de métaphores géologiques, volcaniques, comme un « mouvement incessant de bascule entre contestation et restauration de la domination  masculine sur les femmes au sein de la famille. (Offen, 2009). Cette représentation dit mieux l’imprévisibilité des éruptions et permet mieux de s’interroger sur les contextes qui rendent possibles les expliquent les mouvements et leur signification la lutte entre le patriarcat (la domination masculine) et le féminisme. implications différentes de placer le féminisme dans la mer ou sur la terre.

 

I : Réfléchir à cette notion de vagues du féminisme à partir de mon expérience.

Je parle bien sûr de ma propre expérience et je ne prétends pas que d’autres n’aient pas suivi d’autres voies. Elle est en tous cas une des sources de l’histoire du féminisme.

Découverte tardive par la dite deuxième vague de l’existence de la précédente. Partisans « libération des femmes année zéro ». (qui ne date pas de Partisans puisqu’on trouve sur la première affiche de Vincennes (21 mai 70) le sigle et l’appel « Libération des femmes, année zéro ». On a beaucoup ironisé sur notre ignorance du passé du féminisme ; mais il faut voir autre chose aussi dans ce titre

Il y avait en effet une volonté  de rupture, de novation absolue.

 

Ce n’est pas seulement que nous ignorions l’histoire du féminisme ; c’est que nous ne nous situions pas dans cette histoire. Notre histoire était celle du mouvement révolutionnaire, et des femmes dans ce mouvement. Nous ne nous inscrivions pas dans l’histoire de la conquête des droits des femmes. On ne posait pas la question en termes de droits. On parlait de Libération, parce que cela correspondait au vocabulaire de l’époque : luttes de libération nationales, libération sexuelle, Front de libération de la jeunesse, mouvements pour la  libération des prisons, de l’asile …

« Nous faisons partie du vaste mouvement révolutionnaire qui depuis mai 68 a changé l’aspect des luttes en France, dont le but est le renversement du capitalisme et la prise du pouvoir par le peuple ».

Monique Wittig et al (L’idiot International).

 Ses références : Engels, Bebel, Lénine, Bobby Seale (leader des black panthers), l’agence Chine nouvelle. L’histoire évoquée 1789, 1848 la Commune de Paris. Et les femmes citées : Olympe de Gouges et Claire-Rose Lacombe, Jeanne Deroin, toujours en lien avec le mouvement social.

 

Image-repoussoir des féministes, vieilles et aigries, ridicules, et surtout  « féministes bourgeoises ». Se dire « féministes » a d’abord été une position particulière dans le MLF (« Féministes révolutionnaires », Le Torchon brûle, n°5), adoptée ensuite plus largement (surtout en opposition à l’antiféminisme de Psychépo).

 

L’histoire du féminisme a été entreprise par des militantes féministes qui n’étaient pas toutes historiennes : sociologues, philosophes, politistes, littéraires… Mais surtout militantes féministes. Nous cherchions dans l’histoire, des réponses à nos questions du moment : féminisme et lutte des classes, l’amour libre… L’histoire du féminisme a été le terrain où nous cherchions des démonstrations politiques.

 

Quelques unes de mes expériences :

1°) D’abord depuis janvier 1975, le GEF Paris 7 autour de Michelle Perrot et Françoise Basch. Avant de se joindre aux historiennes de la MSH pour l’expérience Pénélope pour l’histoire des femmes. L’histoire du GEF a été écrite (F. Basch, L. Bruit, M. Dental, F. Picq, P. Schmitt Pantel, C. Zaidman, 25 ans d’études féministes, l’expérience Jussieu, CEDREF-PU Denis-Diderot) avec ce qui a suivi : Pénélope, le colloque de Toulouse, l’ATP « Recherches sur les femmes et recherches féministes, les études féministes au CNRS. En relisant cet ouvrage, je suis frappée de ce que l’histoire du féminisme n’y soit pas plus présente. Michelle Perrot raconte les débuts de « l’histoire des femmes », et il n’y a pas de rubrique « histoire du féminisme » dans la liste des thèses soutenues. Recensées sous le titre « Les femmes dans la Cité » :

Thèses de  Laurence Klejman et Florence Rochefort (octobre 78), Christine Bard (94),  Sylvie Chaperon (96). [2]: Avant il y avait eu Maïté Albistur et Daniel Armogathe (Aux éditions des femmes (1978), à qui on doit gratitude surtout pour Le Grief des femmes, anthologie de textes féministes (du Moyen-âge à 1948, puis depuis 1848), aux éditions Hier et demain.

 

2° : La découverte des « grand-mères » à l’occasion le projet d’émissions de Télé « Sartre témoin de son siècle » [3] des Groupe des recherches du groupe« femmes ». Nous ne prétendions pas faire l’histoire du féminisme, nous voulions sortir de l’oubli les féministes que nous avions découvert et que nous aimions. Nous étions particulièrement émues de découvrir leurs relations entre elles. Hélène Brion (qui était ma chouchoute), Madeleine Vernet qui était celle de Geneviève Fraisse, ou encore Madeleine Pelletier. Seules les plus radicales nous intéressaient, ou celles qui s’étaient confrontées au mouvement ouvrier. Et pas les « féministes bourgeoises », que nous ne reconnaissions pas comme ancêtres.

Du projet avorté des émissions Sartre sont sorties deux revues : Révoltes logiques où Geneviève Fraisse a développé  l’histoire du féminisme et la nôtre  Parole !  Dans Parole !, nous avions commencé un dictionnaire des féministes. Notre PROSOPOFEM s’appelait « Les plus belles de l’histoire ». C’était en 1978.

Nous ne parlions pas de vagues, mais seulement de la découverte que nous faisions que nous n’étions pas les premières et de notre volonté de laisser des traces. [4]

« Dix ans d’une histoire inédite dont nous ne voulons pas que se perde la trace. Comme nous ne voulons pas que soit reperdue la trace de toutes celles qui comme nous, avant nous, ont cherché à exister, à parler et à faire craquer le carcan du système » [5]

 

3°) Echanges internationaux autour de l’histoire du féminisme : Conférences des moulins (Moulins d’Andé 1978 et 1979, Skaker Mill Farm 1981 publication  Stratégies des femmes (livre collectif, Tierce,1984), en anglais Women in Culture and politics, A Century of Change (J.Friedlander et al, Indiana University Press, 1986).

Ma contribution à l’histoire du féminisme : « Le féminisme bourgeois » : une théorie élaborée par les femmes socialistes avant la guerre de 14 ».

En analysant le débat et ses protagonistes, j’ai noté que « féminisme bourgeois »,  ce n’est pas une analyse sociologique, c’est un anathème. Ce n’est pas l’origine ou la pratique de classe qui distingue les protagonistes du débat, mais une position politique. [6] Finalement c’est à l’intérieur du groupe des femmes socialistes qu’a eu lieu le débat et « l’invention » du féminisme bourgeois, et l’exclusion des féministes dont nous nous sentions le plus proche : Hélène Brion, Marie Bonnevial….

Les féministes posent un problème au schéma marxiste de l’opposition bourgeoises / prolétaires. Même si le féminisme touche des femmes de différents milieux, Ce qui explique son émergence c’est beaucoup la croissance et à la féminisation du secteur tertiaire (la part de celui-ci a doublé entre 1866 et 1914 et le nombre de femmes y a été multiplié par quatre).

Ce qui est dénoncé : le féminisme est bourgeois parce qu’il  oppose la solidarité de sexe à la lutte des classes. En fait les féministes affirment qu’il y a des intérêts communs entre les femmes, par dessus la division des classes, et qu’il faut mener « de front les deux luttes, l’une pour l’émancipation des femmes, l’autre sur le terrain de la lutte des classes » (Marguerite Martin). Conception avec laquelle je reste d’accord.

On trouve le même débat, le même clivage politique, un peu partout : (Etats-Unis, GB, Allemagne  en France (Louise Saumoneau –ou Suzanne Lacorre- contre Hélène Brion) et en Allemagne  Clara Zetkin contre Lili Braun et au niveau international Conférence  Internationale des femmes socialistes 1910, qui décide de la JIF et de la stratégie « pas d’alliance avec les féministes de la bourgeoisie », que Madeleine Pelletier avait dénoncée).

 

Le féminisme auquel je m’intéressais : celui des féministes radicales au début du XX° siècle et de  leurs conflits avec le mouvement ouvrier, qui faisaient écho à nos débats politiques avec l’extrême gauche. Ne correspondent pas du tout au modèle de la « première vague » (Cf définition M.Perrot op cit (« première vague » revendique l’égalité des droits entre les sexes… Juridique, elle s’appuie sur la Loi et l’Etat, dont elle requiert éventuellement la protection et l’intervention. p 10).

Plutôt qu’une succession de vagues opposées, je vois une continuité du féminisme et de ses enjeux, avec des courants différents : il y avait un féminisme radical à l’époque. Et il y a aussi un féminisme réformiste dans les années soixante-dix et suivantes, même si le MLF a capté toute la lumière.

 

Alors depuis quand parle-t-on de vagues ?

Côté anglo-saxon, Karen Offen cite « toute une lignée de féministes » (qui n’ont semble-t-il pas été traduites en français et dont le nom n’est pas resté dans nos mémoires « depuis Frances Power Cobbe jusqu’à Marlene LeGates » qui ont « comparé le féminisme aux vagues de l’océan » (dates FPC 1884 (coquille ?) Elisabeth Sara Reassements of « First Wave » feminism (1983), MLG Making waves, 1996.

En France ? En tous cas s’impose sans discussion : Préface de Michelle Perrot au Siècle des féminismes (2004) : une périodisation qui – au-delà des événements, dessine la logique d’un mouvement en deux phases –deux vagues- qui, avec des décalages, se retrouvent presque partout de manière analogue : la première « vague » revendique l’égalité des droits entre les sexes…la seconde vague des années 1960-1980, « les années Mouvement » de la Libération des femmes, s’attache bien davantage à l’autonomie du sujet-femme, dans ses choix existentiels de tous ordre, professionnels et amoureux » et elle conclut « Que sera la prochaine vague ? »

 

Quand j’ai travaillé sur ladite 2° vague (ATP CNRS 1984- « Le MLF et ses effets sociaux » et Libération des femmes les années mouvement, 1993). Est-ce que je pensais en termes de vagues ? C’est vrai que j’ai considéré qu’une phase était terminée « La vague porteuse s’étant retirée, on voit que l’élan révolutionnaire a été d’une grande efficacité. Non pour abolir le système, mais pour l’aider à se réformer (…) Le féminisme est passé de mode. Non point qu’il ait atteint ses objectifs, mais parce que les conditions ne sont pas favorables à une nouvelle avancée (…).   Et plus loin

 Il n’empêche. A regarder l’histoire avec plus de recul, on sait bien qu’elle n’est pas achevée. Elle ne se répète pas. Chaque génération définit ses enjeux et ses formes d’intervention en rupture et en continuité avec les précédentes » (LDF LAM, p349-355).

 

Nous y sommes. Et la rencontre avec les nouvelles générations de féministes se révèle plus compliquée qu’on le pensait. Nous n’avons jamais rencontré les « grand-mères » que nous avions choisies (Hélène Brion est morte en 1965 je crois). Aucune n’a protesté qu’on l’avait mal comprise. Alors que nous sommes là pour répondre aux critiques.

 

III- La question à laquelle je voulais en venir : 3° vague ?

Notre génération est devenue féministe  sans connaître l’histoire précédente. Au contraire, les jeunes féministes d’aujourd’hui savent que nous existons, nous sommes encore vivantes pour beaucoup d’entre nous ; d’ailleurs assez nombreuses –malgré la faiblesse des études féministes en France- ont pris conscience à travers enseignements féministes, par la théorie. Elles se réfèrent à nous, se déterminent par rapport à nous, souvent en opposition.

Quand nous les avons vu arriver c’était le bonheur : c’était la relève[7] (voir journée de l’anef 1997) ou journée de l’ANEF (Dauphine 2004) Il n’était pas question de troisième vague.

 

L’idée de « troisième vague » est arrivée en 2005 (Dorlin et Bessin, intro n°spécial L’Homme et la société, « Féminismes, Théories, mouvements, conflits » : « le féminisme français est clairement entré dans ce qu’on pourrait appeler sa troisième vague (note renvoie à la littérature anglophone[8]). Se propose de changer le « sujet politique du féminisme ». Ce qui n’est pas une mince rupture !

 

D’autres articles dans le même numéro montrent des conflits entre générations militantes ou selon positions institutionnelles à l’université, mais ne le posent pas en termes de troisième vague. Parallèlement, deux numéros des Cahiers du Genre (2005 n°39/2005 « Féminisme(s) Penser la pluralité et 2006 hors série, « Féminisme (s) recompositions et mutations ».

Et une journée à l’IRESCO que bien des « anciennes » féministes ont très mal vécue.

Nous nous sommes senties attaquées injustement à travers un procès au MLF qui nous semblait infondé, mal venu (Le féminisme des années 70 aurait postulé l’homogénéité de la classe des femmes et n’aurait pas pris en compte les autres rapports de pouvoir : classe ou « race »). La critique semble particulièrement injustifiée et absurde si on veut bien se replacer dans le contexte (politique et théorique) de l’après Mai 68 en France. Et nous sommes plusieurs à avoir contre-argumenté [9]

Mais ici je ne veux pas entrer dans ce débat. Il y a un désaccord. La question est de savoir comment qualifier ce désaccord : est-ce qu’il marque la montée d’une nouvelle vague qui va effacer la précédente (comme la mer efface sur le sable les pas des amants désunis), est-ce un conflit de générations ?  Ou tout simplement une opposition de points de vue, de stratégies ; une controverse.

 

Je me suis donc penchée sur l’idée de « troisième vague », en m’appuyant sur l’article de Diane Lamoureux (« Y a-t-il une troisième vague féministe ?, Les Cahiers du genre, hors série 2006), sur le travail de l’université des femmes (Florence Degavre, Diversité des féminismes, 2008). Et aussi de quatre jeunes Québécoises que je nommerai tout à l’heure : « Pour ne pas se noyer dans la (troisième) vague : réflexions sur l’histoire et l’actualité du féminisme radical. Conceptualisation de la « troisième vague » au Québec (sans doute littérature grise).

 

Diane Lamoureux montre qu’il est difficile de considérer le  féminisme d’aujourd’hui comme un mouvement social distinct de celui qui l’a précédé. Il n’y a pas de coupure temporelle ni de renouvellement thématique suffisants pour le justifier.

Effectivement, quand on regarde ce qui est mis sous la notion de troisième vague ; c’est l’auberge espagnole.

Certaines affirment le « power feminism » pour se démarquer de ce qu’elles nomment  le « féminisme victimaire »[10]

Pour d’autres la troisième vague serait la dynamique d’institutionnalisation, (les politiques publiques d’égalité et le développement des Gender Studies).  Ou encore l’action des féministes du tiers-monde appuyée sur les Conférence mondiales de l’ONU [11].

D’autres, mettent en avant le Postmodernisme, la critique des identités sexuées (le mythe de « la sororité », … est dénoncé comme la domination des femmes occidentales blanches sur les autres, comme le déni des différences de classe, de race, de religion, de culture, de choix sexuel (: le « nous des femmes » a volé en éclat. Conclusion Le bilan d’un siècle, p.427.

De même (Degavre et Stoffel, 2008) La rencontre entre les féminismes dissidents (Black feminism, féminisme lesbien…) et les mouvements LGBT, anti-racistes, anti-capitalistes, post-modernes, queer, de prostituées etc.

 

Se revendiquer d’une troisième vague est surtout un argument polémique, une façon de dévaluer l’autre position, de l’enterrer. Assertion dangereuse qui « contribuent au mouvement de backlash qui veut enterrer l’histoire et la signification du féminisme (Bailey, 1997, p.65) [12]

 

Alors est-ce qu’on peut interpréter cela comme un moyen pour une nouvelle génération de s’affirmer en s’opposant à la précédente. Pour se distinguer, elles fabriquent une image de la « deuxième vague » qui confine à la caricature : « L’insistance rhétorique sur la classification chronologique présuppose que chaque vague constitue un bloc monolithique alors que ce n’est décidément pas le cas[13] ».

 

Conclure avec les jeunes féministes québécoises (Mélissa Blais, Laurence Fortin-Pellerin, Eve-Marie Lampron, Geneviève Pagé,)  « Nous croyons que ce qui découpe le mouvement féministe, n’est ni le temps, ni les générations, mais bien les courants d’idées » (p.14)

[1] (M.Perrot « Cette vague enfle autour de 1900-1914, « âge d’or du féminisme, et meurt avec la crise, les totalitarismes et la seconde Guerre mondiale).

Françoise Thébault (et Brigitte Studer) (la Première guerre mondiale dans ses conséquences, affaiblit l’internationalisme d’un mouvement fort et offensif, marginalise les mouvances radicales, exacerbe …).

Moi je vais jusqu’à 1946 et la victoire posthume du féminisme. Mais on sait aussi que cette coupure est conventionnelle. Sylvie Chaperon l’a montré.

 

 

[2] M.Perrot p.150

[3] (Voir Nadja Ringart dans les Temps modernes S de B) a première émission portant sur le début du XX° siècle et la guerre de 14, c’est dans cette période que nous avons cherché.

[4]  « Celles qui en nous enracinant dans l’histoire, nous donnaient des ailes ». C’est Christine Fauré qui nous a fait remarquer l’angoisse de disparition qui apparaît dans ce numéro.

[5] (Fanchon et les autres, « Entre nous soit dit » Parole ! et aussi « Allons-nous re-disparaître sans avoir fait dérailler l’histoire et le chef de gare ? », Annette Lévy-Willard, « Des femmes disparaissent » ; FP « Oubliées sur la place rouge », et en guise de conclusion « huit ans est-ce assez ? ») onc une angoisse de disparition de notre mouvement, une volonté de sortir de l’oubli « les plus belles de l’histoire » et de leur rendre justice. Les conquêtes du féminisme en passe de devenir des évidences, comme l’avaient été les « droits des femmes » nous entraîne dans ce début d’histoire du féminisme

[6] Pb du schéma marxiste plaqué sur une réalité socio-historique où le féminisme n’entre pas : « Vous nous reprochez d’être des bourgeoises, Maria Pognon au Congrès féministe de 1900, je ne sais pas où vous mettez la ligne de démarcation entre les bourgeoises et les ouvrières, car chez nous il n’y a pas d’oisives, toutes nous sommes des travailleuses ».

[7] (Les premières doctorantes qui ont rejoint les (AG du RING et de l’ANEF ; avant EFiGiES, elles se disaient Relève études féministes).

[8] première vague « la mobilisation des suffragistes au début du siècle dernier et les mouvements de libération des femmes des années soixante et soixante dix dans les pays industrialisés).

[9] Dominique Fougeyrollas, « Controverses et anathèmes au sein du féminisme français des années 1970 ». Moi Les années mouvement : quel statut politique pour les femmes ? »,  à paraître, dans le Mai des féministes). Depuis des tentatives de dialogues intergénérationnels (Journée ANEF-EFiGiES 24 novembre 2007 « La formation doctorale à l’épreuve des rapports de pouvoirs : contextes institutionnels, genre et génération. Publiée  N°57-58 du Bulletin de l’ANEF: « Les femmes à l’université, Rapports de pouvoirs et discriminations ».

[10] Naomi Wolf, Fire with Fire (1994), Natasha Walter The New Feminism  (1998),  citées par Cheryl McEwan, « Féminisme « occidental » et autres féminismes… »,  in Université des femmes, Diversité des féminismes, 2008. Maria Nengeh Mensah (« renouveler des pratiques face à un féminisme jugé hétérosexuel, blanc et bourgeois »).

[11]La « troisième vague féministe a pris son essor avec la « Décennie des Nations Unies pour la femme » de 1975-1985, A partir de cette plate-forme les femmes du tiers-monde défendent une position d’ « empowerment », c’est-à dire de prise de responsabilité politique (, (Women Living Under Muslim Laws, Tribunal sur la violence à l’égard des femmes en 1993 à Vienne à la Conf mondiale des NU sur les Droits de lHomme). Idem concl féminisme international au cœur des relations Nord-Sud ; il apparaît comme un défi fondamental du XXI° siècle et contribue à l’émergence d’une troisième vague). (Ute Gerhard « Concepts et controverses », Le siècle des féminismes, p.58)

 

[12] Suzy Rojtman et Maya Surduts un « nouveau combat féministe », qui est « une manière comme une autre d’en finir avec l’existant » (« Le féminisme encore une fois à la croisée des chemins », p.185).

 

[13] Deborah Siegel (1997), citée par Diane Lamoureux, 2006.