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Féminismes En Revue

Biographie dans Quelques-unes du collectif de rédaction de La Revue d’en face

Françoise Picq est née en août 1944 dans le Maine et Loire.

Elle passe son enfance à Mantes la jolie, dans une famille « moderne » (père médecin spécialiste, anticonformiste et de gauche, mère devenue agent immobilier après avoir élevé ses quatre enfants). Membre du Comité de Rédaction de la revue d’en face du n°11 (1981) au n°14 (automne 83).

Elle rejoint la revue d’en face en 1981. A 37 ans elle a accumulé des diplômes et diverses expériences politiques et personnelles dans une longue période militante, différant une insertion définitive, tant professionnellement que dans la vie privée : Vie en communauté, militantisme en direction d’une usine (Renault, Flins), et sur la vie quotidienne (logement, crèches, avortement).

Dès août 1970, elle joint le MLF avec le Groupe-femmes de VLR. (Vive la Révolution, groupe d’extrême gauche, issu de Mai 68, qualifié de « Mao-Spontex » est très favorable aux mouvements sociaux. Il se dissout en avril 1971, faute d’avoir réussi à être le « lieu de fusion » des « mouvements autonomes » de jeunes, de femmes, d’homosexuel.les (FLJ, MLF, FHAR).

Elle a acquis l’habitude d’écrire dans la presse militante (Tout ! Ce que nous voulons Tout ! Journal de VLR, 1970-1971, 15 numéros, La Pastille de Mantes (1976-1979, 14 numéros),  ou pour des numéros spéciaux de revues (Alternatives, Les Temps Modernes), et de collaborer à des  périodiques : Le Torchon brûle (notamment n°5), Pénélope pour l’histoire des femmes (1978-1995, 13 numéros), Parole! (n°1, printemps 78).

Assistante (non titulaire), à l’Université Dauphine depuis 1970, elle est docteure en Science politique depuis 1979. En 1980, à la naissance de la seconde, elle s’installe en couple avec le père de ses filles, dans les Yvelines. Elle conserve une part de liberté, dont la revue d’en face fait partie.

L’élection de François Mitterrand ouvre des perspectives nouvelles pour le féminisme. Elle est partie prenante de l’institutionnalisation des Études féministes, avec le Colloque de Toulouse. Suite à cet événement fondateur, elle s’investit dans la mise en place d’associations d’études féministes. Le colloque de Toulouse lui permet aussi d’obtenir le financement par le CNRS d’une recherche sur « Le Mouvement de Libération des Femmes et ses effets sociaux », dont est issu son premier ouvrage Libération des femmes, les années mouvement (éditions du Seuil, 1993).

La revue d’en face s’arrête après le n°14, chacune sacrifiant aux exigences d’une carrière qui doit beaucoup à l’expérience partagée de la revue. C’est dans des échanges collectifs, exigeants mais bienveillants, qu’elles ont appris à construire leur pensée, à écrire, à forger leur confiance personnelle.

Enseignante-chercheuse, elle termine sa carrière d’enseignement à l’université Paris-Dauphine, où elle est Maître de Conférences depuis 1986. Elle y a été Vice-présidente CEVU (1997-2004) et Chargée de mission à l’égalité entre les femmes et les hommes (2002-2004), ce qui lui a permis de développer certaines actions collectives et des enseignements sur des questions féministes. Le volet recherche de la fonction universitaire peut au contraire se développer pleinement .

Les Études féministes lui apportent la reconnaissance qui lui a été limitée par l’université. En 2015 elle est élevée au grade de chevalier de la Légion d’honneur, tant  pour ses recherches personnelles que pour ses 47 ans d’engagement au service des droits des femmes.

F.P.

Dictionnaire des féministes

Sous la direction de Christine Bard, avec la collaboration de Sylvie Chaperon – France – XVIII-XXIe siècle PUF 2017 p.1131-1134

Fiche biographique « Françoise Picq » par Marion Charpenel

Extraits choisis