Simone de Beauvoir and the MLF

Introduction de chapitre dans Margaret A. Simons  and Marybeth Timmermann, Simone de Beauvoir Feminist Writings, University of Ilinois Press.

Version française puis traduction anglaise.

Simone de Beauvoir et le MLF (1974-1979)

En 1949 Simone de Beauvoir ne croyait pas au féminisme. Ignorante de la longue histoire des luttes des femmes, elle doutait que les femmes aient jamais cherché à jouer en tant que sexe un rôle dans l’histoire et que le féminisme puisse jamais constituer « un mouvement autonome ». L’égalité entre les sexes proclamée, elle se réjouissait de ce que soient enfin « restitués aux femmes, tous les privilèges de l’être humain » et concluait « La querelle du féminisme est à peu près close ». De son point de vue, la libération était un combat individuel, une exigence morale de chaque individue. Elle ne percevait ni la nécessité ni la possibilité d’un mouvement collectif de femmes,

Mais celui qui avait surgi dans les années 1970 lui ressemblait trop pour qu’elle n’en soit pas touchée. En quête de leur identité, les femmes y cherchaient à se définir, individuellement et collectivement dans des termes qu’elle avait forgés. Le Mouvement de Libération des femmes était l’enfant de Simone de Beauvoir autant que de Mai 68. Celle-là avait reconnu la filiation et suivait avec intérêt ses actions et ses débats. Elle y apportait son soutien chaque fois qu’il était demandé, mettait sa notoriété et ses relations au service de ce jeune mouvement provocateur, sans jamais prétendre y exercer une quelconque direction. Elle avait pris sa part au Manifeste des 343, elle avait vendu une interview pour financer la location de la Mutualité, elle avait pris le parti des jeunes trublionnes quand Gisèle Halimi s’était retirée d’un projet jugé irresponsable, Elle avait été là, d’un bout à l’autre de ces « journées de dénonciation des crimes contre les femmes », fascinée par le jaillissement de paroles multiples et convergentes.

 

L’hiver 1973-1974 marque un tournant dans l’histoire du mouvement féministe. La bataille principale sur l’avortement libre est sur le point d’être gagnée. Et le Mouvement, qui s’est considérablement développé et complexifié, est à la recherche d’un nouveau souffle. Les oppositions se raidissent, les tendances se figent. Même parmi les « féministes révolutionnaires », les plus proches de Simone de Beauvoir, les divisions l’emportent quant aux stratégies à mettre en œuvre.

Pour certaines, le temps est venu de changer de mode d’intervention : les actions minoritaires et provocatrices qui ont permis au Mouvement d’émerger, le coupent de la grande masse des femmes, à laquelle il s’agit de s’ouvrir par des actions ponctuelles sur des thèmes concrets, proches de leur vie quotidienne. Il faut corriger l’image des féministes auprès du grand public. Anne Zélinski, qui publiera sous le nom d’Anne Tristan les Histoires du MLF (avec Annie Sugier, alias de Pisan) est de celles-ci. Elle a été de tous les combats, dès 1968 avec la création de FMA, elle a été à l’origine du Manifeste des 343, à l’occasion duquel elle a pris contact avec Simone de Beauvoir, elle a organisé les Journées de la Mutualité, pris en charge des lieux collectifs. Elle incarne cette nouvelle image des féministes qu’elle veut promouvoir. Anne et Annie, comme le souligne Simone de Beauvoir, sont des « femmes réfléchies et posées… Rien d’extravagant  dans leur toilette, dans leurs actes, rien d’outré dans leur propos ». Ce sont des femmes semblables à beaucoup d’autres, qui depuis leur enfance et leur adolescence ont pris conscience de l’aliénation des femmes qu’elles ont refusée pour leur part en choisissant de n’être ni des épouses, ni des mères, mais d’avoir des métiers leur assurant intérêt et indépendance. Simone de Beauvoir ne peut qu’apprécier cet itinéraire qu’elle indiquait dans le Deuxième sexes comme étant le « chemin de la libération ». Mais elle apprécie aussi le caractère collectif et subversif de leur action. Leur témoignage est précieux, souligne-t-elle parce qu’il parle « des problèmes que posent la naissance et le développement d’un mouvement révolutionnaire », puisque « la décolonisation de la femme implique un radical bouleversement de la société ». [1]

Anne explicite longuement dans ce livre le contexte et les raisons qui ont présidé à la création de la Ligue des droits des femmes. Lasse des polémiques stériles, elle souhaitait investir son énergie dans un groupe plus petit, plus sérieux, plus efficace, qui se fixerait des objectifs accessibles. Simone de Beauvoir avait suggéré celui-ci : une loi contre le sexisme, comme il existe une loi contre le racisme. Une loi ne suffira pas à faire disparaître le sexisme, pas plus qu’elle n’a fait disparaître le racisme ; du moins ce serait un outil pour réagir, à la disposition des personnes concernées ou d’une personne morale qui se donnerait cet objet. C’est pourquoi, en même temps, il est décidé de fonder une association qui se donne cet objectif : la Ligue des droits des femmes, que Simone de Beauvoir présidera sera un instrument légal au service du mouvement

 

Pour d’autres, cette démarche n’a rien d’évident. Constituer une association, c’est rompre avec ce qui fait la force, l’originalité du mouvement des femmes, mouvement anti-institutionnel comme extra parlementaire. Liliane Kandel, Cathy Bernheim, Catherine Deudon sont de celles-là. L’initiative d’Anne leur semble être un reniement, un abandon de ce qui fait la richesse du MLF, un mouvement spontané, sans leader désigné, sans adhésion, sans délégation de pouvoir. Mettre en place une « organisation reconnue, responsable, représentative des femmes » n’est-ce pas étouffer, enterrer le mouvement des femmes et sa spontanéité, son absence de structure et de pouvoir ? Formuler une « demande de loi » dans le cadre du système existant : bourgeois et patriarcal ; n’est-ce pas se compromettre avec celui-ci ? Jouer le jeu des institutions c’est méconnaître les effets en retour sur le mouvement et la lutte des femmes d’un tel instrument, c’est mettre le doigt dans l’engrenage de la RECUPERATION, de la prise en charge des femmes, sinon de leur reprise en main[2]..

La création de la Ligue des droits des femmes, et le clivage qui s’ensuit parmi les féministes marque la fin d’une étape. Prenant leur parti les premières de ce que la subversion de la société n’est plus à l’ordre du jour, les fondatrices de la Ligue des droits des femmes décident qu’il vaut mieux assurer des acquis que de tout perdre ; elles font leur entrée dans une perspective réformiste, visant à sortir le MLF du gauchisme où il était né.

 

Simone de Beauvoir ne prend pas partie dans cette querelle. Elle soutient la création, le 8 mars 1974, de la Ligue des droits des femmes, dont elle est la présidente. En même temps elle offre une place permanente dans les colonnes des Temps Modernes à celles qui préfèrent dénoncer le sexisme, avec perspicacité et humour, plutôt que de revendiquer un outil légal pour le combattre. La rubrique du Sexisme ordinaire est née[3].

Tandis que la Ligue des droits des femmes déploie un activisme efficace, sans plus craindre le réformisme, l’équipe du Sexisme ordinaire approfondit une réflexion aussi drôle que subtile. Il ne s’agit pas de construire une théorie féministe radicale, comme le fera Questions féministes, mais de décrypter la réalité immédiate dans un débat riche et original où chacune apporte son style. Simone de Beauvoir apprécie le dialogue intellectuel et la liberté de ton de ce petit groupe. Elle accepte bien volontiers de se remettre en question « moi-même, j’ai plus ou moins joué un rôle de femme-alibi », et de voir perturbés ses schémas de pensée rationnels. C’est pourquoi, en plus de la rubrique mensuelle du Sexisme ordinaire, elle permet à l’équipe de diriger un numéro spécial des Temps Modernes « Les femmes s’entêtent » rassemblant les questions et débats du Mouvement en cette année 1974 : Mariage et divorce, maternité, homosexualité, viol, mais aussi difficultés à exister avec ses contradictions dans un « Mouvement sur-moi ». Des analyses sociologiques, sur l’école, sur la rue, voisinent avec des rêves et délires. Comme le souligne S. de Beauvoir, ce numéro se présente « sous le signe de la perturbation »[4]. D’autres numéros spéciaux des Temps Modernes accompagneront l’approfondissement de la pensée féministe, « Petites filles en éducation » (mai 1976), « Est-ce ainsi que les hommes jugent ? » (février 1979), qui interroge le rapport des femmes à la Loi, en réponse à ce nouveau procès fait aux féministes d’en appeler à la Justice et à la répression. L’histoire longue du féminisme y trouve aussi sa place : histoire du droit de prêter serment, si difficilement conquis, débats et demandes de lois des Congrès féministes du début du siècle, représentation du féminisme passé comme moralisateur et intégrateur, qui fait écho au dénigrement du féminisme contemporain. En effet, les militantes ont découvert l’histoire du féminisme, et le déni où celui-ci a été plongé par l’histoire officielle. Elles ont entrepris de rétablir les faits, de republier les textes, d’interroger l’histoire des hommes. C’est alors que Jean-Paul Sartre est invité à construire une série d’émissions de télévision« J.P. Sartre, témoin de ce siècle ». Simone de Beauvoir les associe à ce projet dans lequel plusieurs brillants intellectuels issus du gauchisme rivalisent pour séduire le philosophe. Ceux-ci accepteraient bien que « les femmes » y aient une petite place, mais certainement pas qu’elles donnent leur avis sur l’ensemble de la construction. Les « émissions Sartre » ne verront pas le jour. La télévision française de 1975 n’a pas assez d’autonomie pour permettre au plus grand philosophe de se siècle de s’exprimer librement.

Le mouvement des femmes connaît une sorte de renouveau dans les années 1977-1978. De nombreux journaux et revues voient le jour : Histoires d’Elles (mars 77), La Revue d’en face (mai 77), Questions féministes (novembre 1977), Parole (printemps 78), Le Temps des femmes (mars 78), Femmes travailleuses en lutte (nouvelle édition fin 78). Des femmes en mouvement  devient hebdomadaire.

Simone de Beauvoir sera Directrice de publication de Questions féministes (revue théorique féministe radicale fondée notamment par Christine Delphy. Emmanuelle de Lesseps, Nicole Claude Mathieu, que Monique Wittig rejoindra en 1979). Après la rupture au sein du collectif[5], elle sera encore Directrice de publication de Nouvelles Questions féministes.

Elle ne réserve pas son appui aux « féministes révolutionnaires » .C’est ainsi qu’elle donnera une interview à la Revue d’en face, pour aider au lancement de sa nouvelle formule.

 

De l’urgence d’une loi antisexiste.  

Simone de Beauvoir tient beaucoup au projet d’une Loi anti-sexiste. Elle s’en explique dans La Revue d’en face : « Une loi n’empêche pas les luttes à côté d’institutions d’Etat et en dehors d’elles. Le fait qu’il serait interdit d’insulter publiquement les femmes cela n’empêche pas que les femmes aient à mener leurs luttes de leur côté contre le sexisme [6] ».

Elle en rappelle l’urgence à l’occasion d’un fait divers tragique, car c’est le sexisme qui est responsable de la violence à l’égard des femmes, qui peut aller jusqu’au meurtre. Si la violence est essentiellement masculine, souligne-t-elle, ce n’est pas en raison d’une « donnée immuable de la nature » qui rendrait les hommes violents, car « on ne naît pas mâle, on le devient », mais d’un environnement  culturel et social qui tolère la discrimination et le sexisme. Bien avant que le concept de genre ne soit forgé, Simone de Beauvoir l’utilisait.

 

Avec l’alternance de 1981, le nouveau gouvernement reprend à son compte nombre des propositions féministes, dont celui de la Loi antisexiste. Yvette Roudy, Ministre des Droits de la Femme veut compléter sa grande loi sur l’égalité professionnelle par un projet de loi « relatif à la lutte contre les discriminations fondées sur le sexe », qui étende à celles-ci les dispositions de la loi antiraciste et permette aux associations de réagir juridiquement aux atteintes à la dignité des femmes par voie d’affichage public. La levée de boucliers contre ce projet de loi est impressionnante. Les publicitaires se posent en hérauts de la liberté. La presse, Libération en tête, leur emboîte le pas, sans craindre l’amalgame et la mauvaise foi, pour dénaturer le projet. Libération dénonce le puritanisme et l’hypocrisie de cette « loi cache-sexe », au nom de la mission d’expression des fantasmes que rempliraient les publicités sexistes. Il feint de croire menacés de vastes pans de la littérature. En vain Simone de Beauvoir tentera-t-elle de faire entendre la voix de la raison dans un débat public survolté : la littérature n’est pas concernée, mais seulement la publicité « qui au lieu de se proposer à des libertés, s’impose aux regards qui bon gré, mal gré, la subissent ». [7]L’abandon du projet de loi, mais surtout les termes du débat ont montré la profondeur du sexisme dans la culture française. La publicité, avec les fantasmes qu’elle éveille par son usage abusif de l’image des femmes reste intouchable. Vingt ans plus tard, cela n’a guère changé, et des associations féministes comme Mix-cité ou Encore féministes continuent à dénoncer, sans grand succès, l’instrumentalisation du corps des femmes.

 

Mariage, divorce, liberté de la mère

On connaît l’opposition de Simone de Beauvoir au mariage, institution patriarcale par excellence. Elle a pour sa part choisi et officialisé un mode d’union libre et égalitaire, admettant aussi des liaisons secondaires, contingentes. Ce choix de vie avait pu faire scandale en son temps, mais pour la génération de 1968 et les féministes qui en étaient issues, il se présentait aussi comme un modèle alternatif qu’elles (et ils) seraient nombreux à adopter. Le mariage a été profondément réformé par la loi de 1965 sur les régimes matrimoniaux (permettant notamment aux femmes de travailler et d’ouvrir un compte en banque sans l’autorisation du mari), celle de juin 1970 instaurant « l’autorité parentale » au lieu de la « puissance paternelle » et de 1972 sur la filiation. Mais cette « modernisation » de l’institution matrimoniale qui a largement remis en cause les principes patriarcaux du code Napoléon n’a pas suffi à la rendre attirante : baisse du nombre des mariages (25 % en 10 ans), multiplication par deux (trois dans les grandes villes) de celui des divorces.

Malgré ces réformes, le lien conjugal demeure pour bien des femmes « une chaîne d’esclavage » et celles qui cherchent à y échapper vont se heurter à un « système judiciaire inhumain, routinier, souvent absurde ». C’est pourquoi Simone de Beauvoir manifeste son indignation quand la justice privilégie la fiction juridique « l’enfant conçu pendant le mariage a pour père le mari » sur la « réalité biologique et sociologique ». C’est pourquoi elle préface un livre, témoignage d’un divorce : obstacles et injustice d’un système qui « désavantage systématiquement les femmes », pour lequel la violence à leur encontre ne compte pas et qui n’accepte pas le divorce par consentement mutuel ; mais aussi libération, pour la femme qui échappe à l’enfer, et pour son enfant « assassiné » par des parents qui s’obstinent à vivre côte à côte dans la désunion. Le livre de Claire Cayron est un plaidoyer pour une réforme du divorce. Celle-ci sera votée en 1976, visant à simplifier et « dédramatiser » celui-ci, elle permet le divorce par consentement mutuel

 

Impostures et contre-révolutions

Les années soixante-dix s’achèvent dans la trahison et la confusion.

La révolution iranienne ouvrait un bouleversement dont on ne saisissait peut-être pas l’ampleur. La guerre froide s’étant enlisée dans la coexistence pacifique, ce n’était plus désormais entre l’Est et l’Ouest, entre capitalisme et marxisme que se jouerait la lutte principale. Un nouveau terrain s’ouvrait, où la religion le disputait au politique, où le dogme s’affirmait contre la liberté individuelle. La révolte iranienne était indiscutablement un mouvement populaire, en quête de justice, dont la détermination malgré la répression impressionnait et dont le caractère anti-impérialiste pouvait séduire certains. Mais comment ne pas s’inquiéter devant la revendication d’une foi d’un autre âge, incarnée par le vieil Ayatollah réfugié en région parisienne. Dès lors que les mœurs étaient en jeu il était clair que les femmes seraient un enjeu politique. Femmes dévoilées, occidentalisées ou femmes revoilées, comme drapeaux d’un retour à une tradition réinventée selon les besoins du moment, mais qui allaient diffuser dans le monde entier un modèle opposé à celui des « femmes libérées ». La contre-révolution féministe était en marche.

Au mois de mars 1979, des femmes qui avaient participé aux manifestations contre le régime du Shah et contribué à sa chute redescendaient dans les rues de Téhéran, cinq jours consécutifs. Elles protestaient contre l’obligation du port du voile. Attaquées par des contre-manifestants, elles ont été accusées de faire le jeu de la contre-révolution et d’être manipulées par des agents de l’étranger. La solidarité féministe, internationale, devait s’exprimer malgré les réticences de la gauche .Le 16 mars, une manifestation était organisée à Paris « Ni shah, ni tchador, ni chars russes », « La droite voile les femmes, la gauche se voile la face », « A toutes voiles…vers la terreur ? ».

Simone de Beauvoir, qui s’était engagée dans tous les conflits géopolitiques où la liberté et la dignité humaine étaient en jeu, devait se sentir tout particulièrement concernée quand celui-ci concernait les femmes. « Nous devons dénoncer les scandales sans nous laisser intimider par le fait que nous sommes occidentales, déclarait-elle à la Revue d’en face. Il y a des intérêts féminins, féministes, qui dépassent toutes les différences de nations, de régimes [8]» Elle accepta donc la présidence du Comité international du droit des femmes, dont l’objectif de s’informer de la situation des femmes dans chaque pays du monde, d’informer l’opinion publique mondiale et de soutenir les actions et luttes des femmes pour leurs droits partout dans le monde. Le Comité envoya le 19 mars à Téhéran une délégation de personnalités féminines, journalistes, écrivains, artistes…cette initiative fut plus spectaculaire qu’efficace, même si l’ayatollah Taleghani avait cherché à rassurer à travers elle l’opinion internationale.

L’atteinte à la liberté des femmes avait été le premier signe de l’atteinte aux droits de l’homme et la mobilisation féministe avait été de peu de poids.

 

L’année 1979 marque bien la fin de ce « féminisme des années soixante-dix ». Avec sa victoire : la loi sur l’IVG (interruption volontaire de grossesse) est élargie et pérennisée. Mais aussi avec sa défaite en tant que mouvement spontané, fondé sur la confiance entre les femmes. Certaines ont déclaré à la Préfecture de police une association du nom de « Mouvement de Libération des femmes-MLF » et bientôt déposé à l’Institut National de la Propriété Industrielle une marque commerciale. Le MLF est devenu légalement la propriété de ce groupe, qui interdit à tout autre de se revendiquer de ce nom et traîne en justice quiconque ose dénoncer l’imposture. Simone de Beauvoir cette fois prend parti et signe la préface de Chroniques d’une imposture, Du Mouvement de libération des femmes à une marque commerciale, « Réduire au silence des milliers de femmes en prétendant parler à leur place, c’est exercer une révoltante tyrannie[9] »

[1] Simone de Beauvoir, Préface à Anne Tristan, Annie de Pisan,  Histoires du MLF

[2] -« Pour un MLF-Renouveau, ou au nom des femmes, silence».  Tract, non daté, non signé (1974, Dossier Ligue des droits des femmes, Bibliothèque Marguerite Durand).

[3] Un « best of » sera édité dans un livre, Le sexisme ordinaire, préface de Simone de Beauvoir Editions du Seuil, collection « Libre à elles », 1979.

[4] Simone de Beauvoir, « Présentation », Les Temps Modernes, n°333-334, avril-mai 1974, « Les femmes s’entêtent ».

[5] Françoise Picq, Libération des femmes, Les années mouvement, Editions du Seuil, 1993, (déchirures, p. 304 sqs)

[6] « Sur quelques problèmes actuels du féminisme : entretien avec Simone de Beauvoir » La Revue d’en face, numéro 9/10, 1°trimestre 1981)

[7] Simone de Beauvoir, « La femme, la pub et la haine », Le Monde 4 mai 1983.

[8] La Revue d’en face, n°9/10

 

[9] Association du Mouvement pour les luttes féministes, Chroniques d’une imposture, Du Mouvement de libération des femmes à une marque commerciale, préface de Simone de Beauvoir, 1981.

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Short Feminists Texts from the Seventies and Eighties

Introduction

by Françoise Picq

Translation by Marybeth Timmermann

Simone de Beauvoir and the MLF (1974-79)

In 1949 Simone de Beauvoir was not a feminist activist. She did not believe that feminism had ever been an autonomous movement. Noting in The Second Sex that equality between the sexes had been recognized in the United Nations and that many women had finally had “all the privileges of the human being restored to them” she concluded that “the quarrel about feminism” is “now almost over.”[1] But the movement that burst forth in the 1970s reflected her thinking so much that she couldn’t help but be touched by it.

Searching for their identity, women were seeking to define themselves, individually and collectively, in the terms that she had forged. The French Women’s Liberation Movement was Simone de Beauvoir’s child just as much as it was the child of May<ap>’68.[2] She recognized it as her own and followed its actions and debates with interest. She lent her support each time it was requested, putting her notoriety and her connections at the service of this movement of young rabble-rousers, without ever claiming to lead it in any certain direction. She took part in the Manifeste des 343 [Manifesto of the 343, 1971]; she sold an interview in order to finance the renting of a room in the Mutualité meeting hall for the “public hearing denouncing the crimes against women”; and she sided with the young troublemakers when Gisèle Halimi judged the project to be irresponsible and left.[3] She was there, from the beginning to the end, fascinated by the outpouring of multiple and convergent voices.

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The winter of 1973-74 marked a turning point in the history of the feminist movement. The principal battle over legalized abortion was on the verge of victory, and the movement, which had gotten considerably more developed and complex, was searching for a second wind. The opposition was stiffening and the tendencies within the movement were solidifying. Even among the “revolutionary feminists,” who were closest to Simone de Beauvoir, the divisions were apparent when it came to putting their strategies into place.

For some, the time had come for a change in strategy: the incendiary actions of a minority that had allowed the movement to emerge were cutting it off from the great majority of women. The movement should now open itself up to those women through specific actions on concrete themes close to their daily lives. The image of feminists held by the general public must be corrected. Anne Zelensky, who published Histoires du MLF [Stories from the French Women’s Liberation Movement] under the name of Anne Tristan (with Annie Sugier, whose pen name was de Pisan), was one of the women who thought this way. She had been involved in all the struggles, starting in 1968 with the creation of the FMA.[4] She was also one of the initiators of the Manifeste des 343, on which occasion she had contacted Simone de Beauvoir; and she had, with others, organized the public hearings at the Mutualité hall, taking charge of collective meeting places. She incarnated this new image of feminists that she wanted to promote. Anne and Annie, as Simone de Beauvoir pointed out in her preface to Histoires, were “thoughtful and poised women,” with “nothing extravagant in their outward appearance or actions, nothing outrageous in their language.” They were women like many others, who since their childhood and their adolescence had become aware of the alienation of women, which they had refused for themselves, choosing instead to be neither wives nor mothers, but to have careers that interested them and assured their independence. Simone de Beauvoir had to appreciate this itinerary that she had indicated in The Second Sex as being the “path to liberation.” But she also appreciated the collective and subversive character of their actions. Their testimony was precious, she emphasized, because it spoke of “the problems posed by the birth and development of a revolutionary movement,” since “the decolonization of women implies a radical overthrowing of society.”

In Histoires, Anne Zelensky describes at length the context and reasons that governed the creation of the League of Women’s Rights. Tired of sterile polemics, she wanted to invest her energy in a smaller group that was “more serious” and “more efficient,” that would set reachable goals. Simone de Beauvoir had suggested a law against sexism, like the existing one against racism. A law would not be enough to make sexism disappear, no more than a law had made racism disappear, but at least it would be a useful strategic tool for reaction, at the disposal of concerned persons or legal entities devoted to this matter. This is the reason they decided at the same time to found an association with that as its objective: the League of Women’s Rights, presided over by Simone de Beauvoir, would be a legal instrument for the movement to use.

For others, this was not at all an obvious step. To constitute an association was to break with what had been the strength and originality of the women’s movement, which had been antiinstitutional and extraparliamentary. Liliane Kandel, Cathy Bernheim, and Catherine Deudon were of this opinion. Anne’s initiative seemed to them to be a denial, an abandonment of what constituted the richness of the MLF: a spontaneous movement with no designated leader, no membership, and no delegation of power. By putting a “recognized, responsible, representative organization of women” in place, wouldn’t they be stifling and burying the women’s movement and its spontaneity, its absence of structure and power? By formulating a “demand for a law” within the framework of the existing system, which was bourgeois and patriarchal, wouldn’t they be collaborating with it and compromising themselves? Playing the institutional game would be to misunderstand the resulting effects of such an instrument on the movement and the women’s struggle. It would be to start the irreversible process of co-optation, the taking charge of women, if not regaining control over them.[5]

The creation of the League of Women’s Rights and the divergences among feminists that followed marked the end of a stage. As the first ones to take the position that social subversion was no longer called for, the founders of the League of Women’s Rights decided that it was better to ensure their gains rather than lose everything. They entered into a resolutely reformist perspective, aimed at bringing the MLF out of the left wing where it had been born.

<***>

Simone de Beauvoir did not take sides in this quarrel. She supported the creation, on March 8, 1974, of the League of Women’s Rights, of which she was president. At the same time she offered a permanent place in Les temps modernes to those who preferred to fight sexism by denouncing it with perspicacity and humor, rather than demanding a legal tool. Hence the column “Everyday Sexism” was born.[6]

While the League of Women’s Rights, no longer afraid of reformism, deployed an effective activism, the “Everyday Sexism” team deepened reflections that were as humorous as they were subtle. It was not a matter of constructing a radical feminist theory, as Questions féministes [Feminist questions] would later do, but of deciphering immediate reality within a rich and original debate to which each woman brought her own style. Simone de Beauvoir appreciated the intellectual dialogue of this small group and their freedom of tone. She very readily agreed to put herself into question (“I myself have more or less played the role of the token woman”), and to see her schemas of rational thought shaken up. This is why, besides the monthly column “Everyday Sexism,” she allowed the team to produce a special issue of Les temps modernes called Les femmes s’entêtent [Women insist], which gathered together the questions and debates of the movement in that year of 1974: marriage and divorce, motherhood, homosexuality, rape, but also the difficulties of existing with these contradictions in a “Super-Ego Movement.” Sociological analyses of schools and the streets appeared right next to dreams and visions. As Beauvoir points out, this issue was presented “with disruption in mind.”

Other reports and special issues of Les temps modernes accompanied the deepening of feminist thought: Petites filles en éducation [Little girls in education] (May 1976) and Est-ce ainsi que les hommes jugent? [Is this how men judge?] (February 1979), which questioned the relationship between women and the law when feminists were criticized for appealing to justice for more effective prosecution of rape. The long history of feminism also found its place there: the history of the right to become a lawyer so difficult for women to obtain; the debates and demands for new laws by the feminist conventions at the beginning of the twentieth century; and the image of past feminism as moralistic and integrationist, which was echoed in the denigration of contemporary feminism. Indeed, the activists had discovered the history of feminism and the oblivion into which it had been thrust by official history. They endeavored to reestablish the facts, republish texts, and question men’s history. Around the same time, Jean-Paul Sartre was invited to construct a series of televisions shows called “Sartre, Witness of His Century,” and Simone de Beauvoir included the feminists in this project. Several brilliant left-wing male intellectuals involved in the project, who were competing for the attention of the philosopher, could accept that “women” have a small part in it, but certainly not that they would give their opinion on its overall construction. The “Sartre Series” would never be completed because French television in 1975 did not have enough autonomy to allow the greatest philosopher of the century to express himself freely.

The women’s movement experienced a sort of renewal during the years 1977-78. Many journals and magazines came out, such as Histoires d’elles [Women’s history] (March 1977), La revue d’en face [The magazine from the other side] (May 1977), Questions féministes (November 1977), Parole [Speech] (Spring 1978), Le temps des femmes [Women’s time] (March 1978), and Femmes travailleuses en lutte [Working women fight back] (new edition at the end of 1978). Des femmes en mouvement [Women on the move] became a weekly publication.[7]

Simone de Beauvoir became the Publication Director of Questions féministes, a radical feminist theory magazine founded notably by Christine Delphy, Emmanuelle de Lesseps, Nicole Claude Mathieu, and later joined by Monique Wittig in 1979. After the split in the collective,[8] Beauvoir became Publication Director of the new journal, Nouvelles questions féministes [New feminist questions]. Not reserving her support only for “revolutionary feminists,” she did an interview in La revue d’en face in order to help launch the new journal. The Urgency of an Anti-Sexist Law

The project for an anti-sexist law meant a lot to Simone de Beauvoir, as she explained in her La revue d<ap>’en face interview: “I do not at all believe that a law prevents struggles outside of State institutions and independent of them. . . . The fact that it would be against the law to publicly insult women . . . would not prevent women from leading struggles on their own against sexism.”[9]

She called attention to its urgency on the occasion of a tragic news item, since sexism is responsible for violence against women, including murder. She emphasized in “The Urgency of an Anti-Sexist Law” that although violence originates essentially with men, it is not some “unchangeable given of nature” that makes men violent (since “one is not born, but rather becomes, a man”) but a cultural and social environment that tolerates discrimination and sexism. Well before the concept of gender had been forged, Simone de Beauvoir was using it.

With the change of political power in 1981, the new government took up many feminist proposals, including the anti-sexist law. Yvette Roudy, Secretary of Women’s Rights, wanted to complement her important law on professional equality with a bill “regarding the fight against sex-based discrimination,” which would extend the stipulations of the law banning racism to include sexism and would give an association the legal right to fight against public ads and signs that attack the dignity of women. The uproar against this proposed law was impressive. Advertisers posed as heralds of freedom. The press, with Libération in the lead, stood in the way, fearing neither self-contradiction nor bad faith, and distorted the project, denouncing the Puritanism and hypocrisy of this “G-string law,” in the name of the alleged mission of sexist advertisements to express fantasies. It pretended to believe that vast sections of literature were threatened. Simone de Beauvoir, in “La femme, la pub et la haine” [Women, ads and hate], attempted in vain to let the voice of reason be heard in this overheated public debate: it did not concern literature; only advertisements that, “instead of being offered to [individual] freedoms, are imposed upon all eyes that are subjected to them, willingly or not.” The fact that this proposed law was abandoned but especially the terms of the debate showed the depth of sexism in French culture. Advertisements, along with the fantasies evoked by their abusive use of images of women, remained untouchable. Thirty some years later, it has hardly changed, and feminist associations such as Mix-cité [Mixed city], Encore féministes [Still feminists], and the Chiennes de garde [Female watchdogs] continue to denounce, without much success, the objectification of women’s bodies.

Marriage, Divorce, and Freedom for Mothers

Simone de Beauvoir’s opposition to marriage, the patriarchal institution par excellence, is well known. For herself, she chose and made official a mode of free and egalitarian union that also allowed for secondary, contingent liaisons. This life choice may have caused outrage in her day, but for the generation of 1968 and the feminists emerging from that generation, it presented itself as an alternative model that many women (and men) would adopt. Marriage was profoundly reformed by the 1965 law on marriage settlements that notably permitted women to work and open a bank account without their husband’s authorization, as well as the 1970 law instituting “parental authority” instead of “paternal power,” and the 1972 law on filiation giving equality to children born inside and outside of marriage. But this “modernization” of the institution of marriage that extensively challenged the patriarchal principles of the Napoleonic code was not enough to make it an attractive option: the number of marriages decreased (25% in 10 years), and the divorce rate doubled (tripled in the big cities).

In spite of these reforms, the conjugal bond remained a form of “slavery” for many women, and those who sought to escape from it ran up against an “inhuman, bureaucratic, often absurd judicial system,” as Simone de Beauvoir explains in her preface to Divorce in France. This is why she displayed her indignation, in “My Point of View: An Outrageous Affair,” when the courts upheld “the legal fiction that the father of a child conceived during marriage is the husband” despite the “biologic and sociologic reality.” This is why she wrote the preface to a book about divorce that testified to the obstacles and injustice of a system that “systematically puts women at a disadvantage,” ignoring the violence done to them and refusing divorce by mutual consent. But the book is also a testimony of liberation for the woman who escapes from hell and for her child who can be “assassinated” by parents determined to live side by side in disunion. Claire Cayron’s book is a plea for divorce reform. And this reform was voted into law in 1976, permitting divorce by mutual consent in order to simplify and decrease the trauma of divorce.

Trickery and Counterrevolutions

The 1970s ended in betrayal and confusion. TThe Iranian revolution started an upheaval whose scope was grasped by few at the time. The Cold War had become entrenched in passive coexistence and the principal struggle would no longer be between East and West, between capitalism and Marxism. A new battleground was opening, where religion gained ground over politics, where dogma was asserted against individual freedom. The Iranian revolt was incontestably a popular movement in search of justice, with impressive determination, despite the repression, and with an antiimperialistic character that might seem attractive to some. But how could one not be worried by the reclamation of a faith from another age, incarnated by the old Ayatollah hidden away in the Parisian suburbs. As soon as morals came into play, it was clear that women would be a central political pawn. Would women be unveiled and westernized, or would they be veiled again, like flags signaling the return to a tradition reinvented according to the needs of the moment, and diffusing throughout the world a model opposed to that of the “liberated woman”? The feminist counterrevolution had begun.

In March of 1979, women who had participated in the demonstrations against the Shah’s regime and contributed to his fall, once more took to the streets of Tehran for five consecutive days. They were protesting against the obligatory veil. Attacked by counterdemonstrators, they were accused of playing into the hands of counterrevolutionaries and being manipulated by foreign agents. International feminist solidarity had to be shown, in spite of the hesitations from the Left. On March 16, a demonstration was organized in Paris with the slogans: “No Shah, no chador, no Russian tanks,” “The Right veils women; the Left veils its eyes,” and “Sails/veils unfurled . . . toward terror?”[10]

Simone de Beauvoir, who had been engaged in all geopolitical conflicts where freedom and human dignity were at stake, must have felt particularly concerned when it had to do with women. “We must denounce the outrages without allowing ourselves to be intimidated by the fact that we are Westerners,” she declared in La revue d<ap>’en face. “There are interests of women and feminism that surpass all the differences between nations and regimes.”[11] She therefore accepted the position of president of the International Committee for Women’s Rights, whose objective, as she explained in her opening statement at a March 15, 1979, press conference, was to inform themselves and the global public of the situation of women in each country throughout the world, and to support the actions and struggles of women for their rights. On March 19, the Committee sent an “information gathering mission” to Tehran made up of female celebrities, journalists, writers, and artists: more of a publicity initiative than an effective one. In spite of the reassuring promises of the Ayatollah Taleghani, all women in Iran were soon forced to wear the veil. This attack upon the freedom of women was only the first sign of human rights violations. And the international feminist mobilization, which was a powerful symbol, was well justified.

The “feminism of the 1970s” symbolically came to a close in the year 1980 with its victory–the law on abortion was enlarged and made permanent–but also with its failure as a spontaneous movement founded on trust among women. An association named Mouvement de libération des femmes [MLF or French Women’s Liberation Movement] was legally formed and shortly after became a commercial trademark registered with the National Institute of Industrial Property. The name MLF had legally become the property of a group that forbade any one else to use it and sued anyone who dared to publicly denounce this outrage. This time Simone de Beauvoir took a stand and in her foreword to Chroniques d<ap>’une imposture, du mouvement de libération des femmes à une marque commerciale [Deception chronicles: From the Women’s Liberation Movement to a commercial trademark], wrote “To reduce thousands of women to silence by claiming to speak in their stead is to exert a revolting tyranny.”

Notes

[1] Simone de Beauvoir, Le deuxième sexe, Folio (Paris: Gallimard, [1949], 1976), 29; trans. Constance Borde and Sheila Malovany-Chevalier, The Second Sex (New York: Knopf, 2010), 15, and Le deuxième sexe, 11; The Second Sex, 3.

[2] [Tr. The widespread civil unrest and rioting in May of 1968 involved students and workers across France who showed their discontent by erecting barricades in the streets and refusing to work for several weeks.]

[3] [Tr. The Manifesto of the 343 was a declaration signed by 343 women publicly admitting that they had had an abortion. It was published in the spring of 1971, first on March 31 in Le nouvel observateur and then on April 5 in Le monde. For more details, see Sylvie Chaperon’s introduction to Chapter 9 in this volume.]

[4] Féminin Masculin Avenir [Feminine masculine future].

[5] “For a MLF-Renewal, or for women’s sake, silence.” Undated, unsigned tract (1974, League of Women’s Rights file, Marguerite Durand Library).

[6] Selected articles have been compiled in a book called Le sexisme ordinaire [Everyday sexism], with a preface by Simone de Beauvoir (Paris: Editions du Seuil, “Libre à elles,” 1979).

[7] See Liliane Kandel, “L<ap>’explosion de la presse féministe” [The explosion of feminist publications], Le débat, no. 1, 1980.

[8] See Françoise Picq, Libération des femmes, Quarante ans de mouvement [Women’s liberation: Forty years of movement] (Brest: Editions Dialogue, 2011), 376, and following.

[9] “Sur quelques problèmes actuels du féminisme: entretien avec Simone de Beauvoir” [Some current issues in feminism: An interview with Simone de Beauvoir], La revue d<ap>’en face 9/10, 1st trimester (1981): 9.

[10] [Tr. The slogans in French include plays on words referring to the obligatory veils. When spoken in French, the words for “shah,” “chador,” and “tanks” in the first slogan all sound similar: “Ni shah, ni tchador, ni chars russes.” The second slogan, “La droite voile les femmes, la gauche se voile la face,” uses the expression “se voiler la face” to mean “look the other way.” The last slogan plays on the words “le voile” (veil) and “la voile” (sail): “A toutes voiles (meaning `full speed ahead under full sail,’ but also sounds like `veils to all women’) . . . vers la terreur?”]

[11] La revue d<ap>’en face 9/10 (1981): 5.